Bienvenue dans la Selva
Tant de jours sans écrire, il fallait forcément un retour en force et quoi de mieux que de jolies filles, des paires de fesses et des ragots pour éveiller l’attention des lecteurs endormis?
Mais attention il n’est pas question ici que d’allécher vos plus bas instincts en exposant ce que gâchent les mamitas de la sierra sous leurs piles de jupes, mais bien, et comme toujours d’une analyse sociologique de la plus haute pertinence. Ces quatre donzelles sont les sirènes de la Cataracta Bayoz, un lieu touristique de la Selva Central. Quatre jeunes filles qui sont entrées en micro maillot, poussant de petits gémissements fouettées par l’eau froide et prenant des poses ultra suggestives pour entrer dans la postérité des calendriers. Quatre minettes de Lima étudiantes en « aviation commerciale » venues là avec leur classe en week-end de promo. Quatre petits chanceuses qui profitent de la vie et ses expériences, allumeuses, séductrices, un peu évanescentes aussi quand il s’agit de conclure comme beaucoup de filles d’ici. L’écume d’une génération choyée, filles de la classe moyenne émergente, fan de mode, de musique, postant des coeurs partout et écoutant des balades en anglais.
Je suis revenue au Pérou comme au coeur de la tempête après quelques semaines sur une île de plus en plus privée qu’on appelle la France. Ici c’est la fin de la récolte du café, des gars aux bras musclés soulèvent des sacs et des sacs à n’en plus finir, les cours de la bourse jouent avec les nerfs des petits producteurs, la ville n’est plus qu’un nuage de poussière perdue entre les allées et retours des camionnettes. Les partisans de Keiko redressent la barre et inondent les rues, les radios, les télés de campagnes de pub pour que la fille du dictateur accède à la présidence ce 5 juin. Economiquement plus rassurante, elle a toutes ses chances. Avec Humala, le candidat adverse, ils sont tout de même la preuve que le Pérou est écartelé entres ses pauvres oubliés et ses exemples de plaisir et réussite que sont nos minettes liméniennes. Cette fois les plus pauvres et les intellos « gauchistes » ont voté et sanctionnés.
Le Pérou bouge et change à 100 à l’heure. Effervescent de tous côtés. Et se détachant chaque jour un peu plus à mes yeux de la carte postale des lamas et ponchos qui survivent encore dans quelques communautés andines. Le Pérou d’aujourd’hui a aussi des dents blanches, un sourire aguicheur, des fesses bien formées, un esprit mutin… Même si il n’est pas encore la majorité il se pourrait bien que ce soit avec ces filles éprises de la société de consommation et des clichés de magazine que se dessine son futur. Entre traditions et modernité.
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